Les options d'achat d'actions des salariés ne sont pas des actions. Elles sont le droit contractuel d'acheter des actions de la société à un prix prédéterminé (le prix d'exercice) après une période d'acquisition. Cette distinction revêt une grande importance lorsqu'il s'agit de s'y retrouver dans la législation fiscale suisse, les décisions d'exercice et les scénarios de sortie.
Ce guide explique le fonctionnement des options d'achat d'actions pour les employés dans le cadre juridique et fiscal de la Suisse. Il couvre les mécanismes, la fiscalité, les stratégies d'exercice et les pièges les plus importants pour les employés détenant des options dans des sociétés privées suisses.
Ce que sont (et ne sont pas) les options d'achat d'actions pour les salariés
Une option d'achat d'actions pour les employés (ESO: employee stock option en anglais ) vous donne le droit d'acheter des actions de la société à un prix fixe à un moment donné dans le futur. Lorsque votre employeur vous attribue 1’000 options avec un prix d'exercice de 10 CHF, vous recevez le droit d'acheter 1’000 actions au prix de 10 CHF chacune, quelle que soit la valeur de ces actions au moment de l'exercice.
Le mécanisme de base :
- Votre entreprise vous attribue des options avec un prix d'exercice (généralement fixé à la juste valeur du marché à la date d'attribution).
- Les options sont acquises au fil du temps (vous gagnez le droit de les exercer progressivement).
- Une fois acquis, vous pouvez exercer (acheter les actions en payant le prix d'exercice).
- Vous gagnez si la valeur de l'action de la société augmente au-dessus de votre prix d'exercice.
Options ou actions : Lorsque vous détenez des options, vous ne possédez rien. Vous disposez d'un droit contractuel, mais pas d'une participation à la propriété, ni d'un droit de vote, ni d'un droit sur les actifs de l'entreprise. Ce n'est qu'après avoir exercé votre option que vous devenez actionnaire.
Pour les fondateurs de startups qui lèvent des capitaux, cette distinction permet d'offrir une participation significative aux employés sans dilution immédiate. Pour les investisseurs qui évaluent la table de capitalisation d'une startup suisse, la compréhension de la taille du pool d'options (généralement 10% de capitaux propres dans les startups suisses, selon les données de la Swiss Startup Association) aide à évaluer la dilution future.
Comment Fonctionne le Vesting en Suisse - Acquisition Progressive des Droits
Les startups suisses utilisent généralement un calendrier d'acquisition des droits de quatre ans avec une interruption d'un an. Cette structure est devenue la norme dans l'écosystème suisse des startups, qu'il s'agisse des sociétés de fintech de Zurich ou des entreprises de biotechnologie de Lausanne.
La structure d'acquisition standard :
- Année 1 : Aucune option n'est acquise (le “cliff”)
- Après 12 mois : 25% de votre subvention totale est acquise en une seule fois
- Mois 13-48 : Les 75% restantes sont acquises mensuellement (typiquement 2,08% par mois).
Le délai d'un an protège les entreprises contre l'octroi d'actions aux salariés qui quittent rapidement l'entreprise. Si vous partez avant la fin de l'année, vous perdez toutes les options non acquises. L'acquisition mensuelle des droits après la période d'interdiction récompense la poursuite de l'emploi par des augmentations progressives de la participation.
Exemple de progression de l'acquisition des droits : Un employé a octroyé 1’000 options au 1er janvier 2024 :
- 31 décembre 2024 : 250 options sont acquises (25%)
- 31 janvier 2025 : 271 options acquises (25% + un mois)
- Le 1er janvier 2028 : Toutes les 1’000 options sont entièrement acquises
Le droit du travail suisse interdit les périodes d'acquisition excessivement longues, supérieures à 10 ans. Les périodes de quatre ans sont les plus courantes.
Traitement fiscal en Suisse : Quand et comment vous êtes imposé
Comprendre les implications fiscales des options d'achat d'actions pour les employés est essentiel pour les employés suisses. Le traitement fiscal diffère fondamentalement de celui du salaire, et le moment où il est appliqué détermine l'impôt à payer.
L'imposition a lieu lors de l'exercice, et non lors de l'attribution ou de l'acquisition des droits
Pour la quasi-totalité des options de startups privées suisses, le fait générateur de l'impôt se produit lorsque vous exercez vos options acquises pour acheter des actions. Vous n'êtes pas imposé au moment de l'octroi des options, ni au moment de leur acquisition. L'assujettissement à l'impôt ne se matérialise que lorsque vous convertissez les options en actions réelles en payant le prix d'exercice.
Le calcul du revenu imposable : Votre revenu imposable est égal à la différence entre la juste valeur marchande (JVM) des actions au moment de l'exercice et le prix d'exercice que vous payez.
Revenu imposable = (JVM par action à l'exercice - prix d'exercice) × nombre d'actions exercées
Ce gain est traité comme un revenu d'emploi et ajouté à votre salaire annuel, à vos primes et à vos autres revenus pour les besoins de l'impôt. Il est soumis à l'impôt fédéral, cantonal et communal progressif sur le revenu.
Les cotisations de sécurité sociale s'appliquent
Les revenus provenant de l'exercice des options entraînent des cotisations sociales obligatoires pour le salarié et l'employeur. Votre employeur retient ce montant.
Les taux d'imposition cantonaux créent d'importantes variations
Le système fiscal cantonal de la Suisse signifie que votre lieu de résidence influe sur la facture fiscale de l'exercice de votre option. Le revenu de l'exercice de l'option est ajouté à votre revenu ordinaire et imposé à des taux progressifs qui varient considérablement d'un canton à l'autre.
Comparaison cantonale pour les hauts revenus :
- Zug: Charge fiscale totale d'environ 23% (l'une des plus faibles de Suisse)
- Zurich: Charge fiscale totale d'environ 30-35% (modérée)
- Genève: La charge fiscale totale peut dépasser 40% (parmi les plus élevées de Suisse)
Ces pourcentages représentent les impôts fédéraux, cantonaux et municipaux combinés sur les revenus des tranches supérieures. Pour un employé gagnant CHF 180'000 par an et exerçant des options générant CHF 40 '000 de revenu imposable, le fait de résider à Zoug ou à Genève pourrait entraîner une différence de CHF 7'000 à 8'000 en termes d'impôts dus sur cet exercice.
Exemple travaillé : Calcul de l'impôt sur l'exercice d'une option
Prenons le cas d'un employé résidant dans la ville de Zurich qui exerce 1’000 options acquises :
Paramètres du scénario :
- Prix d'exercice : 10 CHF par action
- Juste valeur marchande au moment de l'exercice : 50 CHF par action
- Salaire annuel de l'employé : 180’000 CHF
Étape 1 : Calculer le revenu imposable des options
- Valeur totale de l'action : 1’000 × 50 CHF = 50’000 CHF
- Coût total (prix d'exercice) : 1’000 × CHF 10 = CHF 10’000
- Revenu imposable : CHF 50’000 - CHF 10’000 = CHF 40’000
Étape 2 : Calculer les cotisations de sécurité sociale
- Taux de l'employé AVS/AI/APG : 6,4%
- Sécurité sociale due : CHF 40’000 × 6,4% = CHF 2’560
Étape 3 : Calculer l'impôt sur le revenu
- Revenu annuel imposable total : 180’000 CHF + 40’000 CHF = 220’000 CHF
- Taux marginal d'imposition à Zurich à ce niveau de revenu : environ 33%
- Impôt sur le revenu sur le gain d'option : CHF 40’000 × 33% = CHF 13’200
Total des liquidités nécessaires :
- Paiement du prix d'exercice : CHF 10’000
- Sécurité sociale : CHF 2’560
- Impôt sur le revenu : CHF 1’200
- Total : CHF 25’760
Ce calcul illustre le défi du “revenu sec”. Vous devez payer 25'760 francs suisses en espèces pour exercer votre option et vous possédez des actions d'une valeur de 50'000 francs suisses sur le papier, mais ces actions ne sont pas liquides (vous ne pouvez pas les vendre immédiatement). De nombreux employés n'ont pas les liquidités nécessaires pour exercer des options importantes.
Les plus-values réalisées après l'exercice sont exonérées d'impôt
Une fois que vous avez exercé vos options et détenu des actions, toute appréciation ultérieure de la valeur est généralement traitée comme une plus-value privée exonérée d'impôt lors de la vente. Ce traitement favorable s'applique à condition que vous ne soyez pas considéré comme un négociant en valeurs mobilières professionnel (une classification rare qui exige une activité de négociation fréquente et substantielle).
Exemple : Vous exercez les options à 50 CHF par action (en payant l'impôt sur le gain de 40 CHF au-dessus du prix d'exercice de 10 CHF). Trois ans plus tard, la société est rachetée et vous vendez les actions à 120 CHF chacune. Le gain de 70 CHF par action (120 CHF - 50 CHF) est généralement exonéré d'impôt.
Impôt sur la fortune pour les actions détenues
Après l'exercice, vos actions font partie de votre patrimoine net et sont soumises à l'impôt cantonal annuel sur la fortune. Pour les actions de startups non cotées, la valeur fiscale est déterminée en utilisant le même calcul de la juste valeur marchande que celui utilisé pour l'impôt sur le revenu. Les taux de l'impôt sur la fortune sont relativement bas (souvent 0,1-0,5% de l'actif net), mais la détention d'actions non liquides de grande valeur crée une obligation fiscale annuelle permanente.
Détermination de la juste valeur marchande
La juste valeur marchande (JVM) des actions de votre société au moment de l'exercice détermine votre revenu imposable. Pour les sociétés cotées en bourse, la JVM est le prix du marché. Pour les startups privées suisses, la détermination de la JVM est plus complexe.
La Suisse ne dispose pas d'un cadre réglementaire formel en matière d'évaluation (contrairement à d'autres pays, comme les États-Unis). En revanche, les autorités fiscales suisses exigent des entreprises qu'elles utilisent une méthode d'évaluation “raisonnable et appliquée de manière cohérente”. Les approches les plus courantes sont les suivantes :
- Valorisation d'un récent tour de table
- Calculs basés sur des formules (comme la “méthode des praticiens suisses’)
- Évaluations par des tiers indépendants
Une garantie essentielle : La décision fiscale anticipée Il est fortement conseillé aux startups suisses d'obtenir une décision fiscale anticipée auprès de leur autorité fiscale cantonale. Cette décision confirme la méthode d'évaluation choisie par l'entreprise et offre une sécurité juridique à la fois à l'entreprise et aux employés quant à la manière dont les exercices d'options seront imposés.
En tant que salarié, vous devez demander à votre employeur si une telle décision a été prise. En l'absence d'une telle décision, l'administration fiscale pourrait ultérieurement contester le calcul de la JVM, ce qui pourrait entraîner des obligations fiscales inattendues.
Stratégies d'exercice et décisions relatives au moment de l'exercice
Une fois que vos options sont acquises, vous devez décider du moment où vous les exercerez. Cette décision implique de peser les implications fiscales, les contraintes de liquidité, les perspectives de l'entreprise et la situation financière personnelle.
Stratégie 1 : Exercice lors d'un événement de liquidité
De nombreux salariés attendent, pour exercer leur droit de vote, que l'entreprise soit rachetée ou introduite en bourse. Cette approche permet de minimiser les dépenses initiales et d'éviter de détenir des actions non liquides.
Avantages :
- Aucune liquidité n'est requise jusqu'à ce qu'elle soit disponible (dans les acquisitions, les acheteurs fournissent souvent un financement pour les levées d'options).
- Éviter la charge de l'impôt sur la fortune pour les actions non liquides
- Certitude quant au résultat de l'entreprise avant d'engager des capitaux
Inconvénients :
- Facture fiscale plus élevée (écart plus important entre le prix d'exercice et la JVM à la sortie)
- Peut donner lieu à des taux d'imposition marginaux très élevés si la plus-value est importante.
- Impossibilité de bénéficier de plus-values exonérées d'impôt sur les plus-values réalisées après l'exercice de l'option.
Stratégie 2 : Exercice anticipé (si autorisé)
Certains plans d'options de démarrage suisses permettent un exercice anticipé, ce qui signifie que vous pouvez acheter des actions avant qu'elles ne soient entièrement acquises. Les actions sont alors soumises à un droit de rachat par la société si vous quittez l'entreprise avant la fin de la période d'acquisition.
Avantages :
- Une obligation fiscale immédiate plus faible (écart plus faible si la valeur de l'entreprise est encore faible)
- L'appréciation future devient une plus-value exonérée d'impôt
- La période de détention commence plus tôt
Inconvénients :
- Nécessite des liquidités immédiates lorsque le résultat est le plus incertain
- Risque de déchéance en cas de départ avant l'acquisition des droits
- L'obligation de payer l'impôt sur la fortune commence immédiatement
Les dispositions relatives à l'exercice anticipé ne sont pas courantes dans les plans d'options suisses. Si votre plan prévoit cette possibilité, examinez-la attentivement avec un conseiller fiscal.
Stratégie 3 : Exercice progressif au fur et à mesure que les options sont acquises
Plutôt que d'exercer toutes les options acquises en une seule fois, vous pouvez le faire périodiquement (annuellement ou lors d'étapes importantes de la vie de l'entreprise) afin de répartir l'impact fiscal sur plusieurs années et d'éviter de vous retrouver dans des tranches d'imposition plus élevées en une seule année.
Avantages :
- Lissage de l'impact fiscal dans le temps
- Offre la possibilité de s'adapter en fonction des performances de l'entreprise
- Réduction du risque de concentration
Inconvénients :
- Nécessite des liquidités permanentes pour les exercices et les impôts
- Complexité administrative (exercices multiples, déclarations fiscales)
- Augmentation de la charge de l'impôt sur le patrimoine au fil du temps
Stratégie 4 : Exercice stratégique avant le déménagement international
Si vous envisagez de vous installer à l'étranger après avoir travaillé en Suisse, le fait de choisir le moment de l'exercice de votre profession par rapport à votre déménagement a des conséquences fiscales importantes.
Stratégies d'exercice et décisions relatives au moment de l'exercice
Une fois que vos options sont acquises, vous devez décider du moment où vous les exercerez. Cette décision implique de peser les implications fiscales, les contraintes de liquidité, les perspectives de l'entreprise et la situation financière personnelle.
Stratégie 1 : Exercice lors d'un événement de liquidité
De nombreux salariés attendent, pour exercer leur droit de vote, que l'entreprise soit rachetée ou introduite en bourse. Cette approche permet de minimiser les dépenses initiales et d'éviter de détenir des actions non liquides.
Avantages :
- Aucune liquidité n'est requise jusqu'à ce qu'elle soit disponible (dans les acquisitions, les acheteurs fournissent souvent un financement pour les levées d'options).
- Éviter la charge de l'impôt sur la fortune pour les actions non liquides
- Certitude quant au résultat de l'entreprise avant d'engager des capitaux
Inconvénients :
- Facture fiscale plus élevée (écart plus important entre le prix d'exercice et la JVM à la sortie)
- Peut donner lieu à des taux d'imposition marginaux très élevés si la plus-value est importante.
- Impossibilité de bénéficier de plus-values exonérées d'impôt sur les plus-values réalisées après l'exercice de l'option.
Stratégie 2 : Exercice anticipé (si autorisé)
Certains plans d'options de démarrage suisses permettent un exercice anticipé, ce qui signifie que vous pouvez acheter des actions avant qu'elles ne soient entièrement acquises. Les actions sont alors soumises à un droit de rachat par la société si vous quittez l'entreprise avant la fin de la période d'acquisition.
Avantages :
- Une obligation fiscale immédiate plus faible (écart plus faible si la valeur de l'entreprise est encore faible)
- L'appréciation future devient une plus-value exonérée d'impôt
- La période de détention commence plus tôt
Inconvénients :
- Nécessite des liquidités immédiates lorsque le résultat est le plus incertain
- Risque de déchéance en cas de départ avant l'acquisition des droits
- L'obligation de payer l'impôt sur la fortune commence immédiatement
Les dispositions relatives à l'exercice anticipé ne sont pas courantes dans les plans d'options suisses. Si votre plan prévoit cette possibilité, examinez-la attentivement avec un conseiller fiscal.
Stratégie 3 : Exercice progressif au fur et à mesure que les options sont acquises
Plutôt que d'exercer toutes les options acquises en une seule fois, vous pouvez le faire périodiquement (annuellement ou lors d'étapes importantes de la vie de l'entreprise) afin de répartir l'impact fiscal sur plusieurs années et d'éviter de vous retrouver dans des tranches d'imposition plus élevées en une seule année.
Avantages :
- Lissage de l'impact fiscal dans le temps
- Offre la possibilité de s'adapter en fonction des performances de l'entreprise
- Réduction du risque de concentration
Inconvénients :
- Nécessite des liquidités permanentes pour les exercices et les impôts
- Complexité administrative (exercices multiples, déclarations fiscales)
- Augmentation de la charge de l'impôt sur le patrimoine au fil du temps
Stratégie 4 : Exercice stratégique avant le déménagement international
Si vous envisagez de vous installer à l'étranger après avoir travaillé en Suisse, le fait de choisir le moment de l'exercice de votre profession par rapport à votre déménagement a des conséquences fiscales importantes.
Questions essentielles à poser à votre employeur
Avant d'accepter l'attribution d'une option ou de décider de son exercice, les employés suisses doivent clarifier plusieurs points essentiels avec leur employeur :
À propos de l'évaluation :
- Quelle est la juste valeur marchande actuelle de l'action ?
- Quelle est la méthode d'évaluation utilisée par l'entreprise ?
- L'entreprise a-t-elle obtenu une décision anticipée de l'administration fiscale cantonale ?
- Quand l'évaluation la plus récente a-t-elle été effectuée ?
A propos du plan d'options :
- Combien d'actions sont en circulation (pour calculer votre pourcentage de participation) ?
- Quelle est la fenêtre d'exercice après le départ (combien de temps après le départ pouvez-vous exercer les options acquises) ?
- Le plan permet-il l'exercice anticipé d'options non acquises ?
- Qu'advient-il des options acquises en cas d'acquisition de l'entreprise ?
A propos de l'entreprise :
- Quel est le délai prévu pour un événement de liquidité ?
- L'entreprise a-t-elle levé du capital-risque institutionnel ?
- Quelle est la valeur actuelle de l'action pour les nouveaux investisseurs (en cas de financement récent) ?
Ces questions vous aideront à évaluer la valeur réelle de vos options et à prendre des décisions éclairées en matière d'exercice.
Les pièges les plus courants et comment les éviter
Le piège de la fenêtre d'exercice après résiliation
Contrairement à d'autres pays (comme les États-Unis), la Suisse n'a pas de période d'exercice obligatoire. Cette période est entièrement définie par les documents du plan d'options de votre entreprise.
De nombreuses start-ups suisses utilisent une fenêtre de 90 jours, mais certaines utilisent 30 jours, 60 jours ou d'autres périodes. Si vous quittez l'entreprise (volontairement ou involontairement) et que vous n'exercez pas vos options acquises dans ce délai, elles expirent sans valeur.
Action critique : Lisez attentivement les documents relatifs à votre plan d'options lorsque vous recevez votre attribution. Comprenez exactement de combien de temps vous disposez pour exercer vos options après la cessation d'emploi. Si le délai est court et que vous ne disposez pas des liquidités nécessaires à l'exercice, vos options risquent d'avoir une valeur pratique limitée.
Options sous-marines
Si la valeur de l'action de votre entreprise est inférieure à votre prix d'exercice, vos options sont “underwater” et n'ont pas de valeur actuelle. L'exercice d'options "underwater" reviendrait à payer les actions plus cher qu'elles ne valent.
Exemple : Le prix d'exercice de vos options est de 50 francs suisses, mais la valeur de marché actuelle de l'entreprise est de 30 francs suisses par action. Si vous exercez vos options, vous devrez payer 50 francs pour une action valant 30 francs, ce qui représente une perte instantanée de 20 francs par action.
Les options "underwater" sont fréquentes après les "down rounds" (nouveaux financements à des valeurs inférieures à celles des "rounds" précédents) ou pendant les périodes de ralentissement du marché. La seule solution est d'attendre et d'espérer que la valeur de l'entreprise remonte au-dessus de votre prix d'exercice.
Surconcentration dans les actions des employeurs
Même si vos options sont intéressantes, le fait de concentrer votre valeur nette dans une seule entreprise privée crée un risque substantiel. Si l'entreprise fait faillite, vous perdez à la fois votre emploi et votre rémunération en actions.
Principe de gestion des risques : Les conseillers financiers recommandent généralement de limiter l'exposition à une seule action d'une société privée à 10-15% de l'ensemble de votre portefeuille d'investissement. Pour les salariés disposant d'un nombre important d'options, cela peut signifier qu'ils ne doivent exercer et vendre qu'une partie des options lors d'événements de liquidité, plutôt que de conserver toutes les actions.
Pour les fondateurs et les premiers salariés qui envisagent d'exercer d'importantes attributions d'options, la diversification du portefeuille par le biais de stratégies d'exercice et de conservation nécessite une planification fiscale minutieuse afin d'équilibrer le risque de concentration et l'efficacité fiscale.
Mobilité internationale : Un risque majeur spécifique à la Suisse
Le traitement fiscal en Suisse des options de salariés pour les employés en mobilité internationale est complexe et peut entraîner des obligations fiscales inattendues. Si vous changez de pays pendant la période d'acquisition ou entre l'acquisition et l'exercice, le traitement fiscal change de manière significative.
“Options ”exportées" (acquisition des droits en Suisse, exercice à l'étranger) : Si vous gagnez des options en travaillant en Suisse mais que vous déménagez à l'étranger avant de les exercer, la Suisse conserve le droit d'imposer une partie de votre gain. La part suisse imposable est calculée au prorata de la durée de travail en Suisse pendant la période d'acquisition.
Votre employeur suisse est tenu de retenir cet impôt à la source lorsque vous exercez. En fonction de la convention fiscale entre le pays de destination et la Suisse, vous pouvez être soumis à une double imposition sur le même revenu.
“Options ”importées" (accordées à l'étranger, exercées en Suisse) : Si vous déménagez en Suisse avec des options non acquises d'un employeur étranger, une partie du gain réalisé lors de l'exercice sera imposable en Suisse. Cette partie est à nouveau calculée au prorata du temps travaillé en Suisse pendant la période d'acquisition.
Implication pratique : La mobilité internationale pendant la période d'acquisition des droits est source de complexité administrative et de risque de double imposition. Avant d'accepter un emploi à l'étranger ou de déménager en Suisse alors que vous détenez des options non acquises, consultez un spécialiste de la fiscalité transfrontalière connaissant les conventions fiscales de la Suisse.
Que se passe-t-il lorsque vous quittez l'entreprise ?
Le traitement de vos options lorsque vous quittez votre employeur dépend de leur acquisition et des conditions de votre plan d'options spécifique.
Options non acquises : Les options non acquises sont perdues immédiatement en cas de cessation d'emploi, que vous ayez démissionné, que vous ayez été licencié ou que vous ayez été licencié pour un motif valable. Vous perdez le droit d'exercer ces options.
Options acquises : Les options acquises restent exerçables pendant la période spécifiée dans les documents de votre plan d'options (généralement 30 à 90 jours, mais cela peut varier). Après la clôture de cette période d'exercice, les options acquises expirent également.
Décision critique : Quitter une entreprise avec des options acquises oblige à prendre une décision immédiate : Exercer dans le délai imparti (ce qui nécessite des liquidités pour payer le prix d'exercice et les taxes) ou perdre les options. De nombreux salariés découvrent trop tard qu'ils n'ont pas les liquidités nécessaires pour exercer leurs options et qu'ils doivent renoncer à un capital précieux.
Ce qui se passe lors d'une acquisition
Si votre entreprise est rachetée, le traitement de vos options dépend de l'accord d'acquisition et des conditions de votre plan d'options.
Scénarios d'acquisition courants :
- Acquisition accélérée des droits : De nombreux plans d'options comportent des clauses d'accélération déclenchées par des acquisitions. L'accélération à déclenchement unique entraîne l'acquisition immédiate de toutes les options au moment de l'acquisition. L'accélération à double déclenchement nécessite à la fois une acquisition et votre cessation d'emploi ultérieure pour déclencher l'accélération.
- Prise en charge par l'acquéreur : La société acquéreuse peut convertir vos options en options d'achat d'actions de l'acquéreur à un prix d'exercice et à un calendrier d'acquisition ajustés.
- Encaissement : L'acquéreur peut fournir une contrepartie en espèces pour vos options (en vous payant la différence entre le prix d'acquisition et votre prix d'exercice pour les options acquises).
Le traitement spécifique est déterminé par les négociations d'acquisition et les conditions de votre plan d'options, que les salariés ne peuvent pas contrôler. L'existence ou non de clauses d'accélération a une incidence considérable sur la valeur que vous retirez d'une acquisition.
Pratiques d'exercice
Les mécanismes pratiques de l'exercice des options dans les sociétés privées suisses sont simples mais nécessitent une planification préalable.
Lorsque vous décidez de faire de l'exercice :
- Vous informez votre employeur (généralement le directeur financier ou le service des ressources humaines).
- Vous payez le prix d'exercice (généralement par virement bancaire).
- Vous payez ou faites prélever des impôts et des cotisations de sécurité sociale.
- La société émet des actions et vous inscrit dans le registre des actionnaires.
Pour les fondateurs et les investisseurs : Le point de vue des salariés
Les fondateurs qui structurent la rémunération des employés des start-ups suisses doivent comprendre que les options créent un risque financier personnel important pour les employés. L'illiquidité, la charge fiscale et les dispositions relatives à la perte d'options signifient que les options ne sont pas équivalentes à une rémunération en espèces.
Considérations sur le fondateur :
- Communiquer clairement la valeur de l'option (ne pas surestimer les résultats potentiels)
- Assurer la transparence de l'évaluation de l'entreprise et des actions en circulation
- Envisager des fenêtres d'exercice prolongées après la cessation d'activité (réduisant le risque de déchéance)
- Obtenir des décisions fiscales anticipées afin d'offrir aux employés une certitude fiscale
Les investisseurs qui évaluent les start-ups suisses doivent déterminer si l'entreprise a créé un programme équitable et compétitif de participation des employés. Le pool d'options standard de 10% des startups suisses est relativement petit comparé, par exemple, aux pools typiques des États-Unis (15-20%). Cette différence reflète en partie les salaires de base plus élevés en Suisse. Les entreprises qui structurent la rémunération de leurs employés de manière appropriée sont mieux placées pour attirer et retenir les meilleurs talents de l'ETH, de l'EPFL et des marchés internationaux.
Conclusion
Les options d'achat d'actions pour les employés des start-ups suisses offrent un potentiel d'augmentation important, mais elles sont très complexes, illiquides et ont des implications fiscales. Pour prendre des décisions éclairées, il est essentiel de comprendre quand vous êtes imposé (au moment de l'exercice), comment la résidence cantonale affecte votre charge fiscale (23% à Zoug contre 40%+ à Genève) et ce qui se passe lorsque vous quittez votre employeur (les fenêtres post-résiliation varient selon le plan).
Les actions les plus critiques pour les employés suisses détenant des options sont les suivantes :
- Lisez attentivement les documents relatifs à votre plan d'options pour comprendre les dispositions relatives à l'acquisition des droits, aux fenêtres d'exercice et à la résiliation.
- Demandez à votre employeur quelle est la valeur marchande actuelle de l'entreprise et s'il existe une décision fiscale anticipée.
- Prévoir le montant substantiel des liquidités nécessaires à l'exercice (prix d'exercice plus taxes).
- Consulter un conseiller fiscal suisse avant d'exercer des options importantes.
- Tenez compte des implications de la mobilité internationale si vous envisagez de déménager.
Pour les employés des sociétés fintech zurichoises, des entreprises biotechnologiques lausannoises et des start-ups pharmaceutiques bâloises, les options d'achat d'actions pour les employés représentent des opportunités significatives de constitution d'un patrimoine. Mais ces opportunités ne se concrétisent qu'avec une planification minutieuse, des liquidités adéquates et des attentes réalistes quant aux délais de sortie.
À propos de CapiWell
CapiWell est la première plateforme suisse de capital privé multi-actifs, conçue pour mettre en relation les investisseurs avec des opportunités dans les domaines de l'immobilier, des prêts aux PME et des start-ups en phase de croissance. Pour les investisseurs qui cherchent à accéder à des entreprises suisses qui ont dépassé la phase de risque précoce mais qui ne sont pas encore publiques, CapiWell offre une exposition structurée à l'écosystème d'innovation de la Suisse.